Dans les logements bruxellois, les obligations liées à l’installation électrique soulèvent souvent des interrogations : qui doit assurer la mise en conformité électrique ? Est-ce au propriétaire ou au locataire d’en supporter les frais ?
Cette question, à la frontière entre le juridique et le technique, revient fréquemment lors d’une location ou d’une vente. Pour éviter toute confusion, il est essentiel de bien comprendre la différence entre entretien, conformité et sécurité d’une installation, ainsi que la répartition des responsabilités selon la loi.
Plan de l'article
- Comprendre la notion de conformité électrique
- Mise en conformité et entretien : deux notions distinctes
- Les obligations du propriétaire
- Les responsabilités du locataire
- Tableau récapitulatif des responsabilités
- Que dit la loi à Bruxelles ?
- Comment se déroule la mise en conformité
- Cas particuliers : colocation et copropriété
- Que faire en cas de désaccord entre locataire et propriétaire ?
- L’importance du certificat de conformité
- En résumé
Comprendre la notion de conformité électrique
La mise en conformité électrique consiste à adapter une installation aux normes actuelles du Règlement général sur les installations électriques (RGIE). Elle vise à garantir la sécurité des occupants et à prévenir les risques d’incendie ou d’électrocution.
Cette démarche ne se limite pas à un simple contrôle : elle peut impliquer des travaux techniques, la création de nouveaux circuits ou la mise à jour du tableau électrique.
Pour réaliser ces interventions correctement, il est préférable de faire appel à un professionnel agréé, tel que ElamElec, qui connaît les exigences du RGIE et les obligations légales applicables aux logements bruxellois.
Mise en conformité et entretien : deux notions distinctes
Beaucoup confondent entretien courant et mise en conformité. Pourtant, il s’agit de deux obligations différentes.
- L’entretien concerne le maintien en bon état de fonctionnement de l’installation existante : remplacer une prise cassée, resserrer un disjoncteur ou signaler un câble endommagé.
- La mise en conformité, en revanche, consiste à rendre l’installation conforme aux normes en vigueur, même si elle fonctionne encore. C’est une obligation légale qui s’impose lors d’un contrôle ou d’un changement de propriétaire.
En résumé, le locataire veille à utiliser et entretenir correctement l’installation, tandis que le propriétaire doit s’assurer que le logement loué respecte les règles de sécurité imposées par le RGIE.
Les obligations du propriétaire
Le propriétaire est responsable de la conformité de l’installation électrique. Il doit fournir au locataire un logement sûr et conforme à la législation belge.
Ses principales obligations sont les suivantes :
- garantir que l’installation électrique respecte le RGIE avant la mise en location ;
- fournir un certificat de conformité valide au moment de la signature du bail ;
- effectuer, si nécessaire, les travaux de remise aux normes avant l’entrée du locataire ;
- conserver les rapports d’inspection et les documents techniques (schémas, plans de position).
En cas de vente, il doit également présenter un rapport de contrôle datant de moins de 25 ans. Si le rapport est défavorable, l’acheteur dispose alors d’un délai de 18 mois pour effectuer la mise en conformité.
Les responsabilités du locataire
Le locataire n’a pas l’obligation légale de mettre l’installation aux normes. En revanche, il a un devoir d’usage et d’entretien. Cela signifie qu’il doit utiliser l’installation de manière prudente et signaler tout problème au propriétaire.
Ses responsabilités incluent :
- ne pas modifier l’installation sans autorisation ;
- maintenir en état les prises, interrupteurs et luminaires ;
- informer immédiatement le propriétaire en cas de défaut dangereux ;
- éviter la surcharge des circuits (multiprises, rallonges, appareils trop puissants).
Si le locataire cause une détérioration de l’installation, il devra prendre en charge les réparations. En revanche, les travaux liés à la conformité globale du réseau restent à la charge du propriétaire.
Tableau récapitulatif des responsabilités
| Type d’intervention | Responsable principal | Exemple concret |
|---|---|---|
| Mise en conformité électrique | Propriétaire | Installation sans mise à la terre, tableau obsolète |
| Entretien courant | Locataire | Remplacement d’une ampoule ou d’une prise abîmée |
| Réparation suite à un usage inadapté | Locataire | Câble brûlé par surcharge d’appareils |
| Contrôle légal obligatoire | Propriétaire | Inspection lors d’une mise en location ou d’une vente |
| Signalement d’un danger | Locataire | Prise qui chauffe, odeur suspecte, disjoncteur qui saute |
Ce tableau résume la répartition des obligations entre le propriétaire et le locataire dans le cadre d’un logement à Bruxelles.
Que dit la loi à Bruxelles ?
Le Code bruxellois du logement impose que tout logement loué soit sûr, salubre et conforme aux normes électriques minimales.
En pratique, cela signifie que le propriétaire ne peut pas mettre en location un bien dont l’installation présente un danger pour les occupants.
En cas de contrôle par la commune ou la Région, une installation jugée non conforme peut entraîner :
- une interdiction temporaire de location ;
- une obligation de mise aux normes sous délai ;
- voire des sanctions administratives si le logement est considéré comme dangereux.
Le locataire, lui, ne peut pas être tenu pour responsable d’une non-conformité existante avant son entrée dans les lieux. Il peut même exiger du bailleur la mise aux normes si le défaut compromet sa sécurité.
Comment se déroule la mise en conformité
Lorsque l’installation doit être remise aux normes, la procédure suit plusieurs étapes :
- Diagnostic électrique : un électricien agréé inspecte l’installation et repère les non-conformités selon le RGIE.
- Réalisation des schémas : les plans unifilaires et de position sont mis à jour ou créés si absents.
- Travaux correctifs : remplacement du tableau, ajout de différentiel 30 mA, mise à la terre, etc.
- Contrôle final : un organisme agréé (Vinçotte, BTV, OCB) effectue l’inspection et délivre le certificat de conformité.
Le coût et la durée des travaux varient selon l’état de l’installation. Une mise à jour simple peut coûter entre 800 et 1 500 euros, tandis qu’une rénovation complète peut dépasser 3 000 euros dans un logement ancien.
Cas particuliers : colocation et copropriété
Dans une colocation, le propriétaire reste responsable de la conformité globale du logement. Chaque colocataire doit toutefois veiller à ne pas surcharger le réseau ou modifier les branchements dans sa chambre.
Dans une copropriété, la distinction est plus complexe :
- le propriétaire est responsable de l’installation à l’intérieur de son appartement ;
- le syndic gère les parties communes (éclairage, ascenseur, garages, compteurs).
Une non-conformité dans les communs peut donc concerner l’ensemble des copropriétaires.
Que faire en cas de désaccord entre locataire et propriétaire ?
Des tensions peuvent apparaître lorsque des travaux importants s’imposent. Pour éviter les litiges :
- le locataire doit notifier par écrit tout problème constaté ;
- le propriétaire doit faire appel à un professionnel agréé pour évaluer la situation ;
- les deux parties peuvent convenir d’un plan de mise en conformité progressive, par exemple lors du renouvellement du bail.
En cas de danger immédiat (risque d’électrocution, échauffement, étincelles), le locataire peut demander l’intervention d’un électricien en urgence, même sans accord préalable, pour sécuriser les lieux. Les coûts sont ensuite répartis selon la cause du défaut.
L’importance du certificat de conformité
Le certificat de conformité électrique est la preuve officielle qu’une installation respecte le RGIE.
Il protège à la fois le propriétaire et le locataire :
- le premier, en cas de contrôle ou de sinistre, prouve qu’il a fourni un logement sûr ;
- le second, en cas d’incident, évite d’être tenu pour responsable d’un défaut préexistant.
Ce certificat reste valable 25 ans pour les habitations privées, mais il est conseillé de faire vérifier l’installation plus régulièrement si le logement est ancien.
En résumé
À Bruxelles, la responsabilité de la mise en conformité électrique revient au propriétaire, tandis que le locataire doit simplement entretenir et signaler tout défaut.
Le propriétaire garantit la sécurité et la légalité du logement, et le locataire veille à une utilisation correcte du réseau.
Comprendre cette répartition évite les malentendus et renforce la sécurité de tous.
Faire appel à un électricien agréé permet de clarifier rapidement la situation, de corriger les anomalies et de garantir une installation conforme au RGIE.
Une électricité sûre, c’est avant tout un partage de responsabilités bien compris entre propriétaire et occupant.












