Avantageux à bien des égards, le statut auto-entrepreneur est cependant souvent envisagé comme une simple étape transitoire pour les professionnels qui souhaitent se lancer dans le bain de l’entrepreneuriat en douceur.
Il n’est donc pas rare qu’un indépendant décide de finalement faire évoluer son statut pour passer à l’entreprise individuelle classique après avoir travaillé durant quelques années en tant qu’auto-entrepreneur.
Voyons dès à présent les avantages et les inconvénients liés à ce changement de statut, et les démarches à mettre en œuvre pour y accéder.
Plan de l'article
Pourquoi passer de l’auto-entreprise à l’entreprise individuelle ?
Choisir de sortir du régime auto-entrepreneur, c’est avancer pour élargir ses possibilités. Le plafond de chiffre d’affaires ne fait plus barrage. Ce seuil, 32 900 euros pour les prestations de service ou 82 200 euros pour le commerce, n’existe plus lorsqu’on adopte l’entreprise individuelle, ce qui permet à l’activité de prendre son envol sans retenue.
Autre évolution qui compte : on peut désormais facturer et récupérer la TVA. Pour beaucoup, surtout ceux dont les clients sont des entreprises, c’est un vrai tournant. Cela améliore la crédibilité face à certains partenaires et offre une gestion plus souple des achats et investissements.
Sous ce nouveau statut, le mode de calcul des charges change également. Plutôt que de subir l’abattement forfaitaire du régime micro, chaque dépense professionnelle réelle est déduite. Cela peut se traduire par moins d’impôt sur le bénéfice, ce qui n’est pas négligeable pour les indépendants ayant des frais réguliers.
Quelles démarches entreprendre ?
Passer d’auto-entrepreneur à entreprise individuelle s’effectue selon une procédure organisée. Pour beaucoup, cela revient à demander la sortie du régime micro-social. La démarche : envoyer un courrier recommandé au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) dont dépend son activité, en précisant qu’on souhaite quitter le régime simplifié. Ce changement sera actif dès le 1er janvier de l’année suivante. Une anticipation utile pour préparer au mieux la transition comptable.
Parfois, dépasser le plafond de chiffre d’affaires enclenche la bascule automatiquement. À noter : un léger dépassement peut être toléré la première année, ce qui évite de pénaliser les jeunes entrepreneurs dès le départ.
Pour ceux qui préfèrent démarrer directement sur des bases plus traditionnelles, il est aussi possible de créer une entreprise individuelle sans passer par le statut auto-entrepreneur. Les démarches sont alors spécifiques, mais permettent d’éviter un changement ultérieur.
En quoi la gestion quotidienne est-elle différente ?
Adopter l’entreprise individuelle, ce n’est pas simplement modifier une ligne administrative. Dès les premiers mois, la gestion s’intensifie. Fini le carnet simplifié, place à une configuration plus lourde : livre des recettes, traçabilité des dépenses, établissement des documents comptables classiques. L’indépendant doit préparer des bilans annuels, déclarer la TVA en temps voulu et, bien souvent, solliciter un cabinet comptable. Ce n’est pas une mince affaire, surtout si les contrats se multiplient.
Au-delà des obligations, ce choix traduit souvent une nouvelle vision. On sort du cadre protégé du micro pour grandir, viser plus large, s’ouvrir à de nouveaux clients ou partenaires, et oser des investissements que le régime précédent ne permettait pas. Beaucoup y voient l’étape où l’entrepreneuriat prend une tournure plus exigeante, mais aussi plus exaltante. Les défis changent de taille et, pour certains, ce passage marque le début du réel projet d’entreprise, celui qui force à avancer, à structurer, à viser plus haut.












